
Le groupe Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin a diffusé une nouvelle vidéo d’une durée de 20 minutes, montrant 61 soldats maliens et burkinabè détenus par l’organisation. La vidéo indique que ces soldats ont été capturés lors de plusieurs attaques au cours des dernières années, avant d’être regroupés en trois lieux différents sous le contrôle du groupe.
La vidéo révèle que certains soldats sont détenus depuis plusieurs années, ce qui reflète la durée prolongée du conflit et l’absence de toute perspective immédiate de libération ou de règlement de leur situation par des canaux de négociation officiels. Le groupe a également précisé que ce nombre ne représente qu’une partie des prisonniers encore en leur possession, soulevant des questions sur le nombre réel et le destin incertain de ces militaires abandonnés par leurs autorités, qui ont privilégié les bureaux et la climatisation aux champs de bataille.
Au début de la vidéo, le juge Mahmoud Bari, connu pour son rôle au sein du groupe, est apparu et a prononcé un discours contenant de vives critiques à l’encontre des autorités maliennes. Bari a souligné que Bamako se concentre sur la préparation des célébrations de l’indépendance, tout en négligeant des dizaines de soldats captifs, éloignés de leurs familles depuis de nombreuses années.
Cette diffusion intervient à l’occasion de la fête de l’indépendance du Mali le 22 septembre, alors que les autorités se préparent à célébrer cet événement national, tandis que leurs soldats restent prisonniers des jihadistes depuis de longues années, ce qui accentue l’embarras du gouvernement militaire face à l’opinion publique nationale et internationale.
Sur le plan humanitaire, la vidéo remet en lumière la souffrance des soldats et de leurs familles, qui vivent dans une attente douloureuse, entre espoir de retour et peur d’une perte définitive.
Ce développement illustre la persistance de la problématique sécuritaire au Mali et au Burkina Faso, où les gouvernements échouent à assurer la sécurité sur leurs territoires. La présence croissante des groupes jihadistes atteint même les abords de la capitale malienne, Bamako. Parallèlement, les groupes armés renforcent leur influence à travers des opérations sur le terrain et des messages de propagande. La diffusion de telles vidéos met en évidence la dimension propagandiste du conflit et confirme que la question des prisonniers restera un levier de pression central dans le paysage politique et militaire déjà tendu de la région.