
Le vendredi 17 octobre 2025, la Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin a revendiqué une embuscade armée visant une colonne militaire et des camions-citernes entre Kolondièba et Kadiana, dans la région de Sikasso, près de la frontière avec la Côte d’Ivoire. L’attaque a fait quatre chauffeurs tués, plusieurs soldats maliens tués ou capturés, et a entraîné l’incendie total de plus de 50 camions-citernes et véhicules militaires après des affrontements violents.
Selon des sources locales, les assaillants ont contraint les soldats à se replier, laissant derrière eux d’importantes pertes humaines et matérielles.
Cet incident s’inscrit dans un blocus total imposé par le groupe sur les approvisionnements en carburant au Mali depuis début septembre. Des centaines de camions-citernes ont été incendiés sur les principales routes en provenance de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, provoquant une crise énergétique paralysant le pays.
Des villes comme Bla et Nioro sont plongées dans l’obscurité depuis deux semaines en raison de coupures d’électricité, tandis que les stocks de carburant sont épuisés à Mopti et Ségou. Les rares cargaisons en provenance de la Côte d’Ivoire n’ont pas suffi à résoudre la crise, car le groupe a repris ses attaques contre les camions-citernes.
Le 14 septembre dernier, environ 130 camions-citernes ont été incendiés entre Kayes et Bamako, et d’autres ont été attaqués sur les axes reliant la capitale à Ségou, Sikasso et la Guinée, imposant un embargo de facto sur le carburant vers Bamako. Aujourd’hui, des centaines de véhicules font la queue devant les rares stations-service encore approvisionnées, tandis que la crise économique et humanitaire s’intensifie.