
Dans une déclaration récente , le porte-parole du Front de Libération de l’Azawad, Mohamed El Mouloud Ramadan, a affirmé que le mouvement ne voit aucune utilité à dialoguer avec le conseil militaire au pouvoir à Bamako, insistant sur le fait que la situation actuelle est une “guerre imposée” et non un choix.
Ramadan a expliqué, lors d’un entretien avec la chaîne France 24, que le conseil militaire manque de légitimité puisqu’il est arrivé au pouvoir par un coup d’État ayant renversé un gouvernement civil qui avait signé un accord de paix. Il a ajouté que ce coup d’État est précisément à l’origine de la reprise de la crise, et s’est interrogé avec indignation : “Comment instaurer la paix avec une autorité arrivée par la force et qui s’appuie sur les mercenaires russes de Wagner ?”
Accusations de violations des droits humains et de politique de la terre brûlée
Le porte-parole du Front a adressé de graves accusations documentées aux mercenaires de Wagner, les accusant de mener une “campagne systématique” contre les populations de l’Azawad, comprenant massacres, destruction de villages et d’infrastructures, ainsi que le massacre de bétail et l’incendie de forêts. Il a qualifié ces pratiques de “politique de la terre brûlée” visant les habitants et leurs moyens de subsistance. Malgré cette situation, Ramadan a souligné que le Front n’éprouve aucune hostilité envers le peuple malien, mais uniquement envers les régimes successifs de Bamako, ajoutant que le recours aux armes demeure l’unique option en l’absence de solutions pacifiques.
L’indépendance, une revendication historique
Ramadan a réaffirmé que la question de l’Azawad est une question historique qui remonte à l’avant-indépendance du Mali et s’est développée à travers des décennies de lutte. Il a rappelé que la revendication fondamentale du peuple de l’Azawad, qui reflète un mandat populaire, est l’indépendance totale. Concernant l’éventualité d’accepter une formule alternative comme l’autonomie, Ramadan a précisé que cette décision appartient en dernier ressort aux habitants de l’Azawad, mais que la revendication actuellement sur la table reste l’indépendance.
Précision sur la relation avec les groupes jihadistes
Au sujet des relations avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM), Ramadan a révélé qu’une forte confrontation avait opposé les combattants du Front à ce groupe il y a moins d’un an. Toutefois, il a indiqué qu’un “pacte de non-agression” avait été conclu grâce à la médiation des notables et des figures locales, afin d’éviter les affrontements entre membres d’une même communauté. Le porte-parole a rejeté toute idée de coordination ou d’alliance officielle avec le JNIM dans l’Azawad ou ailleurs.
Par cette déclaration, le Front de Libération de l’Azawad réaffirme son attachement à l’option de l’indépendance totale et son refus de tout dialogue avec les autorités maliennes actuelles, alors que l’escalade militaire se poursuit dans l’Azawad et que les violations contre les civils se multiplient de la part de l’armée malienne et des mercenaires du Corps africain.