Par Reuters – 6 novembre 2025
Paris – Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré jeudi que la décision du gouvernement militaire malien de se tourner vers la Russie et les groupes armés liés à Moscou pour obtenir une aide sécuritaire afin de lutter contre les militants islamistes s’était révélée être un échec.
Un blocus de carburant imposé depuis deux mois par des groupes affiliés à Al-Qaïda a presque paralysé Bamako, la capitale du Mali. Cette situation met le gouvernement militaire sous pression et alimente les craintes de voir les djihadistes tenter, à terme, d’imposer leur domination sur le pays.
« Nous suivons la situation sécuritaire au Mali avec une grande attention et une réelle inquiétude », a déclaré le porte-parole du ministère, Pascal Confavreux, lors d’une conférence de presse.
« Ce que je peux ajouter, c’est que nous constatons que la présence contestée de la Russie, ou des forces qui lui sont associées, ne garantit en aucun cas la sécurité des Maliennes et des Maliens. »
Un porte-parole du ministère malien de la Communication n’a pas immédiatement répondu aux sollicitations de Reuters.
L’insécurité dans le pays, combinées à l’instabilité politique, ont alimenté plus d’une décennie de troubles ayant conduit à une série de coups d’État en 2020 et 2021, portant au pouvoir un gouvernement dirigé par l’armée.
La France, intervenue militairement à partir de 2012 à la demande de Bamako pour empêcher la chute de la capitale face aux groupes islamistes, a finalement été contrainte de se retirer, poussée dehors par une vague de sentiment anti-français alimenté en partie par Moscou.
Le colonel Assimi Goïta, actuel chef de la junte, a promis de reprendre le contrôle de la situation sécuritaire et a mis fin à la coopération militaire avec la France et les États-Unis, au profit d’un partenariat renforcé avec la Russie.
La France maintient néanmoins une ambassade à Bamako, qui se consacre principalement à l’assistance consulaire pour environ 4 000 ressortissants français vivant encore au Mali.
source : Reuters
