
La Front de Libération de l’Azawad (FLA) a mené dans la soirée du jeudi 16 octobre 2025 une attaque aérienne à l’aide de drones kamikazes contre un poste militaire des Forces armées maliennes et du corps africain dans la ville occupée d’Aguelhok, située dans la région de Kidal, dans l’Azawad.
Selon des sources militaires, les frappes ont atteint leurs cibles avec précision, provoquant des pertes humaines et matérielles parmi les forces visées, sans qu’un bilan exact ne soit encore communiqué.
Cette attaque s’inscrit dans une escalade continue entre la FLA et la junte militaire au pouvoir à Bamako. Depuis 2021, le mouvement a considérablement renforcé ses capacités techniques et militaires, multipliant les frappes de drones sur plusieurs positions, notamment à Kidal, Aguelhok, Tessalit, Goundam, Léré et Tombouctou.
La FLA dément toute aide étrangère et précise la source de ses drones
Au milieu des spéculations entourant la provenance des drones utilisés, le porte-parole de la FLA, Mohamed El-Mouloud Ramadan, a déclaré dans une interview à Radio France Internationale (RFI) que ces appareils étaient acquis sur le marché noir, et non fournis par l’Ukraine, contrairement à certaines allégations relayées par les médias.
Il a précisé que des techniciens locaux avaient apporté des modifications techniques aux systèmes aériens afin de les adapter aux conditions géographiques et climatiques de l’Azawad, ce qui a amélioré leur efficacité contre les cibles militaires.
Ramadan a également nié toute assistance militaire ou logistique de la part de l’Algérie, de la France, de la Mauritanie ou de l’Ukraine.
Tensions régionales et échanges d’accusations
Cette attaque intervient dans un contexte de fortes tensions entre Bamako et Alger, après que les autorités maliennes ont accusé l’Algérie de soutenir des groupes armés azawadiens à la suite de leurs succès militaires récents face aux Forces armées maliennes et à leurs alliés russes du Corps africain.
En réponse, le porte-parole azawadien a rejeté ces accusations, estimant que « la junte militaire voit des complots partout, accusant tour à tour l’Algérie, la France, l’Ukraine, la Mauritanie, le Sénégal et même la Côte d’Ivoire ».
Concernant les déclarations de responsables ukrainiens évoquant un prétendu soutien en matière de renseignement, Ramadan a souligné que les combattants de l’Azawad « connaissent parfaitement leur territoire et n’ont pas besoin d’un appui extérieur pour leurs opérations », réaffirmant l’autonomie stratégique du mouvement.
Vers une intensification du conflit Azawad-mali
L’usage accru des drones par la FLA marque une nouvelle étape dans le conflit au Sahel et en Azawad en particulier, où ces appareils sont désormais au cœur de la stratégie militaire du mouvement contre les forces maliennes et leurs alliés africains et russes.