
Des experts des Nations Unies ont exprimé une vive inquiétude face aux graves violations présumées des droits humains survenues au Mali en avril 2025. Selon des informations préoccupantes, au moins une soixantaine de personnes, en majorité issues de la communauté peule, ont été arrêtées par les Forces armées maliennes (FAMa) assistées de membres du groupe de sécurité russe dit « Wagner ». Certaines de ces personnes auraient été torturées, puis exécutées sommairement près du camp militaire de Kwala. Des corps en décomposition ont été découverts par des familles à la recherche de leurs proches.
Les experts onusiens dénoncent ce qu’ils qualifient d’”exécutions arbitraires présumées” et de “disparitions forcées”, susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, s’ils sont avérés. Ils appellent les autorités maliennes à lancer sans délai des enquêtes indépendantes, impartiales et conformes aux normes internationales, estimant que l’inaction de l’État représente en elle-même une violation du droit à la vie.
Le communiqué rappelle que les opérations militaires menées par les FAMa entre le 11 et le 15 avril 2025 ont été justifiées par la lutte contre des groupes terroristes. Cependant, les experts insistent sur l’obligation de respecter le droit international humanitaire, notamment la protection des civils et la dignité des personnes décédées. À ce jour, le sort de nombreuses victimes reste inconnu, et l’identification des corps retrouvés est toujours en suspens.
Les experts de l’ONU soulignent aussi la responsabilité des commandants militaires et des autorités civiles en cas de crimes commis sous leur commandement. Ils exhortent le Mali à collaborer pleinement avec la Cour pénale internationale, qui a déjà ouvert une enquête sur la situation dans le pays. L’ONU insiste également sur la nécessité d’intégrer une approche respectueuse des droits humains dans la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant aux causes profondes telles que l’impunité, la marginalisation et la mauvaise gouvernance.
Enfin, les experts ont réitéré leur soutien aux familles des victimes et proposé leur assistance technique, notamment en matière de médecine légale, afin d’assurer vérité, justice et réparation.