
Dans un développement spectaculaire sur le terrain, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a publié une vidéo de cinq minutes documentant la bataille de “Dioura”, survenue le 23 mai 2025, et qui s’est soldée par la mort de 40 soldats maliens. La vidéo montre une attaque surprise lancée par les combattants du groupe contre le camp militaire de Dioura, filmant la fuite en masse des soldats maliens, abandonnant armes, équipements et véhicules.
Selon le communiqué publié par le groupe, ses éléments ont réussi à capturer une grande quantité de matériel militaire, dont six(06) véhicules, quatre(4) mitrailleuses de calibre 14,5 mm, cinq(5) mitrailleuses Douchka, treize(13) mitrailleuses PK, quatre(4) lance-roquettes RPG, cinquante-sept(57) fusils Kalachnikov, quatre(4) pistolets, deux mortiers, ainsi que 126 chargeurs de munitions, 162 caisses de munitions, 36 bandes pour PK et 16 roquettes RPG, en plus de divers autres équipements. Par ailleurs, 21 véhicules ont été détruits, dont trois blindés.
La vidéo, filmée à l’aide d’un drone, montre des dizaines de soldats maliens fuyant dans la panique, laissant derrière eux leurs positions et leurs armes, dans une scène que plusieurs observateurs considèrent comme révélatrice d’une grave chute du moral au sein de l’armée malienne, en dépit de la propagande officielle vantant la montée en puissance de ses capacités de combat.
De leur côté, les mercenaires de Wagner, qui soutiennent l’armée malienne, se sont moqués de la scène sur leurs canaux Telegram, qualifiant les soldats maliens de “cibles vivantes sur un champ de tir”, affirmant que l’armée avait préféré fuir et abandonner ses armes sans même combattre. Une attitude qui soulève de sérieuses questions sur la performance des forces armées maliennes, dans un contexte de recrudescence des attaques jihadistes dans tout le pays.
Dans le même temps, les Émirats arabes unis ont exprimé leur solidarité avec le Mali et ont condamné ce qu’ils ont qualifié d’”attaque terroriste” ayant visé le camp militaire de Dioura, causant selon un communiqué du ministère émirati des Affaires étrangères “la mort de dizaines de soldats maliens.” Les survivants de l’attaque ont fui à pied sous les tirs nourris des assaillants. Malgré l’ampleur des pertes, la junte militaire au pouvoir à Bamako n’a toujours pas publié de communiqué officiel à ce sujet, laissant la place à de multiples interprétations sur la portée du soutien émirati et la possibilité que Bamako y voie une ingérence dans ses affaires internes.
Cette attaque est survenue le même jour où le ministre malien de la Défense, Sadio Camara, était en visite à Kidal. Il y a alors déclaré — en contradiction flagrante avec les événements — que “l’État avait rétabli son autorité sur l’ensemble du territoire”. Mais la bataille de Dioura est venue contredire cette affirmation, illustrant non pas une montée en puissance de l’armée malienne, mais bien un état de panique et de désintégration croissante dans ses rangs.