
Kidal, Azawad – Dans une nouvelle tragédie s’ajoutant au long bilan des violations contre les populations civiles, deux frappes aériennes maliennes ont visé ce matin un campement nomade à Djanchaché, région de Kidal.
La première bombardement a frappé la maison de Seydou Ag Hamadachekh, tuant cinq civils, dont deux femmes et trois enfants – parmi eux un bébé. Les victimes ont été enterrées sur place par les habitants. La seconde frappe a détruit un véhicule civil de type Hilux Talibane, blessant son propriétaire, Alahassidja Ag Bakhnan.
Dans un communiqué mensonger, l’armée malienne a prétendu que ces victimes – femmes et enfants – n’étaient autres que de dangereux « terroristes recherchés ».

Ce massacre s’inscrit dans une série d’atrocités commises par Bamako contre les civils de l’Azawad. Alors que les drones maliens frappent presque exclusivement des familles désarmées, les groupes djihadistes, eux, multiplient les embuscades, les blocus et les attaques contre des camps militaires sans être inquiétés.
Ce jeudi, la foire hebdomadaire de Konna est restée totalement vide : pas une vache, pas une marchandise, pas un seul client, conséquence directe du blocus imposé par les katibas.
Cette politique du deux poids deux mesures illustre une stratégie meurtrière : à Azawad, civils et biens sont assimilés par Bamako à des « cibles militaires légitimes », alors que dans le sud et le centre du Mali, où la katiba du Macina étend son contrôle jusqu’aux portes de Bamako, les frappes de drones se limitent à des opérations marginales et inefficaces, comme celles du 14 septembre contre des maisons abandonnées à Ségou.
Des organisations de défense des droits humains d’Azawad – telles que Kal Akal et le Collectif pour la défense du peuple de l’Azawad – dénoncent depuis 2023 une véritable campagne de génocide : près d’un millier de civils touaregs, arabes et peuls auraient déjà péri sous les bombardements et exactions.
Il apparaît ainsi que les autorités maliennes mènent, sous couvert de lutte antiterroriste, une politique de nettoyage ethnique visant à terroriser et à déplacer des communautés entières. Une politique qui, loin d’apporter la sécurité, ne fait qu’alimenter un cycle infernal de violences dont le prix sera payé par les générations à venir.