
La tentative de la Russie en Azawad n’a pas réussi, ni par le biais du groupe Wagner qui s’était retiré en juin dernier, ni via son successeur, le « Corps africain », directement dépendant du ministère russe de la Défense. Malgré les promesses de renforcer la sécurité et de soutenir les autorités maliennes, la présence des mercenaires russes s’est transformée en un fardeau. Ils se sont retrouvés pris pour cible, aussi bien sur le plan militaire que politique.
Embuscades meurtrières et début sanglant
Dès la première semaine de l’arrivée du Corps africain, le Front de libération d’Azawad a mené une série d’opérations ciblées. Le 12 juin 2025, une embuscade a été tendue sur la route Aglehoc – Anfif, détruisant des véhicules militaires et tuant des éléments du Corps africain et de l’armée malienne. Le jour suivant, le 13 juin, un convoi significatif venant de Gao vers Aglehoc a été attaqué, causant des dizaines de morts, la destruction de plus de 20 véhicules militaires, et la capture de matériels lourds, d’armes et de drones.
Intensification par drones
En quelques semaines, les opérations azawadiennes ont gagné en sophistication grâce à l’usage de drones :
- 22 juin – Léré / Sampi (Tombouctou) : attaque d’un convoi mixte du Corps africain et de l’armée malienne.
- 19 juillet – Agleuhoc (Kidal) : attaques contre des convois militaires malien et du Corps africain à l’aide de drones kamikazes.
- 5 août – Alkite (Kidal) : destruction d’un camion, perturbation d’un convoi militaire.
- 20 août – Ageulhoc (Kidal) : bombardement d’un camp occupé par le Corps africain dans la ville, une attaque qualifiée de « qualitative » en raison de sa précision.
Abattage d’un avion russe
Le 14 juin 2025, le Front de libération d’Azawad a annoncé avoir touché un avion de guerre de l’armée malienne et du Corps africain, le contraignant à rebrousser chemin vers Gao — l’appareil s’est ensuite écrasé près du fleuve Niger à proximité de Gao. Selon des sources locales, les deux pilotes étaient russes et ont été grièvement blessés. Cet incident a mis en lumière la capacité des Azawadiens à menacer la supériorité aérienne sur laquelle Bamako et ses alliés russes se fondaient.
Un nouvel embarras pour la Russie
Un diplomate de haut rang, cité par Europe1.fr, affirme que la Légion africaine a subi plus de vingt attaques depuis son arrivée en juin, entraînant la mort d’au moins 70 combattants russes. Ces revers répétés infligent un sérieux désaveu à la stratégie russe au Sahel et démontrent l’impuissance de Moscou à rétablir la stabilité.
L’Azawad au cœur de l’équation
Ces défaites renforcent l’idée que l’échec de Wagner se reproduit avec la Légion africaine. Le Front de libération de l’Azawad continue d’exploiter les faiblesses des forces étrangères sur son sol. Alors que la Russie tente encore de consolider son emprise en Afrique, la réalité est que l’Azawad est devenu un terrain d’usure menaçant l’image de Moscou en tant qu’allié militaire crédible.
Échec précédent : résistance éprouvée
Cet échec survient après la défaite des mercenaires de Wagner à Tinzawaten, les 25–27 juillet 2024 : 84 mercenaires russes ont été tués, ainsi que 47 soldats maliens. Cela a montré que la résilience et l’expérience tactique des Azawads étaient toujours capables d’infliger des pertes lourdes aux forces étrangères.
De promesses d’ordre, on passe à des tombes. L’Azawad prouve que toute force étrangère sur son sol deviendra une cible légitime. La détermination et la résistance organisée peuvent redéfinir les rapports de force, peu importe la puissance ou le soutien international derrière les envahisseurs.