
Dans un développement préoccupant, la disparition du général Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile du Mali, a suscité une vague de spéculations et de mystère, notamment après que sa famille ait été empêchée de lui rendre visite et l’annonce de son placement en “soins intensifs” dans un hôpital militaire de Bamako. Alors que les autorités n’ont pas fourni de version officielle sur son état de santé, les soupçons s’intensifient quant à une possible implication de la junte au pouvoir, dans un scénario rappelant celui d’anciens responsables comme le Premier ministre Choguel Maïga.
Opacité autour de son état de santé et de son lieu réel
La Direction générale du renseignement au Mali a informé la famille du général qu’il recevait des soins dans un hôpital militaire en raison d’une urgence médicale, mais sans fournir de détails précis sur la nature de sa maladie ni les raisons du refus de contact familial. Ce flou renforce les doutes, surtout dans le contexte des tensions politiques internes à l’armée.
La junte militaire pointée du doigt
Selon des sources bien informées, des craintes existent quant à la responsabilité de la junte dans la détérioration de l’état de santé du général, dans le cadre d’une stratégie d’élimination des figures perçues comme une menace potentielle. Ce ne serait pas la première fois que de telles accusations émergent : en 2021, l’ancien Premier ministre Choguel Maïga avait fait l’objet d’une disparition forcée dans des circonstances mystérieuses alors qu’il se trouvait dans un hôpital de Bamako, avant de réapparaître des mois plus tard.
Une série de précédents inquiétants
Ces scénarios sombres se répètent dans le paysage politique malien. L’affaire de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé reste encore présente dans les mémoires. Accusé de corruption, il avait été incarcéré dans des conditions déplorables qui ont gravement affecté sa santé, perdant plus de 40 kilos en détention, avant de mourir dans une clinique privée. Le refus des autorités de procéder à une autopsie, malgré la demande officielle de sa famille, a alimenté l’indignation et les dénonciations au sein des milieux politiques et des droits de l’homme.
Des répercussions possibles sur la stabilité politique
La disparition d’un ministre de la Sécurité dans de telles conditions pourrait aggraver les tensions, surtout si une implication de l’État est prouvée. L’affaire dépasse la simple question de santé d’un haut responsable : elle représente un nouveau test pour la crédibilité du régime en place au Mali.