
Dans un développement marquant reflétant la croissance du soutien à la Front de Libération de l’Azawad parmi les composantes de la société azawadienne, la communauté “Kel Aghazaf “, une tribu touarègue influente de l’Azawad, a publiquement rejeté son prétendu représentant à Bamako, Mohamed Ousmane Ag mohamedoune. Ce dernier, désormais déclaré “persona non grata”, est accusé de ne défendre que ses intérêts personnels.
Rupture avec Bamako et réaffirmation de l’identité azawadienne
Cette annonce a été formalisée dans un communiqué publié le 17 avril 2025, dans lequel la communauté a proclamé son adhésion aux revendications d’indépendance du peuple azawadien et son rejet de toute représentation ou négociation sous l’égide du gouvernement militaire malien. Le texte dénonce également ce qu’il qualifie de “crimes de nettoyage ethnique” perpétrés par les forces maliennes, soutenues par les mercenaires de Wagner, contre les civils des régions de l’Azawad.
Mohamed Ousmane : un représentant illégitime
Le communiqué souligne que toute représentation sous l’autorité de la junte militaire malienne est considérée comme nulle et non avenue. Ainsi, Mohamed Othman, présenté ces dernières années comme un “proche du régime militaire de Bamako”, n’a plus aucune légitimité aux yeux des Kel Ghazaf. La communauté qualifie par ailleurs le “Conseil suprême des Kel Aghazaf “, dirigé par Othman, de “structure fantoche” visant à affaiblir les revendications politiques et juridiques de l’Azawad.
Le document l’accuse également de “promouvoir une agenda contraire aux intérêts de la tribu” et de “collusion avec les politiques répressives du Mali”.
Vers l’indépendance et le soutien international
Évoquant des alliances régionales renforcées, le communiqué salue le rôle de l’Algérie, de la Mauritanie et de l’Ukraine dans leur soutien aux réfugiés azawadiens. Il met également en garde les pays soutenant le Mali contre les “conséquences graves” de leur ingérence dans un conflit dont ils “ignorent les dimensions historiques”.
Un appel à l’unité des communautés azawadiennes
Le message central du communiqué s’adresse aux autres communautés azawadiennes, les exhortant à “l’union face à l’ennemi commun”, reflétant ainsi une volonté de créer un front uni contre Bamako.
Conclusion : une nouvelle escalade politique
Cette déclaration constitue une escalade majeure dans le paysage politique instable du Sahel, où les groupes indépendantistes de l’Azawad cherchent à unifier leurs rangs après des années de divisions. Elle affaiblit également les affirmations maliennes selon lesquelles “la crise azawadienne est sous contrôle”, surtout face à l’adhésion croissante de nouvelles communautés à la cause indépendantiste.