
Achibagho – 22 mars 2025
Dans une nouvelle escalade de violences contre les civils dans l’Azawad, un raid aérien mené par l’armée malienne, soutenue par les mercenaires de Wagner, a ciblé un véhicule civil dans la région d’Achibagho, dans la région de Kidal, dans la soirée du vendredi 22 mars 2025. L’attaque a entraîné la mort d’une femme et de ses trois enfants, dont deux filles et un garçon, ainsi que des blessures graves pour une autre femme. Il est important de noter que cette famille était en train d’évacuer des malades vers le centre de santé local au moment de l’attaque.
Cette attaque reflète la persistance de violations graves des droits de l’homme, dans un contexte de silence international assourdissant.
Ciblage des civils : des crimes répétés et l’impunité
Ce n’est pas la première fois que des civils de l’Azawad sont pris pour cible par les forces maliennes. Des rapports d’organisations internationales des droits de l’homme ont documenté des attaques répétées contre eux, sans aucun respect pour les principes du droit international humanitaire, qui interdit les attaques contre les non-combattants. Alors que ces crimes se poursuivent en toute impunité, la situation humanitaire se détériore et le sentiment d’insécurité s’accroît dans des régions déjà en proie à l’instabilité.
Ces raids aériens de l’armée malienne et de Wagner s’accompagnent d’exécutions sommaires visant régulièrement les civils dans l’Azawad, ainsi que d’incendies de forêts, d’arrestations arbitraires, d’abattages d’animaux, de déplacements forcés de populations et d’une stratégie de terreur généralisée.
Un rapport de l’ONU révèle des violations systématiques
Cette attaque coïncide avec la publication d’un rapport du rapporteur indépendant des Nations unies sur les droits de l’homme au Mali, Eduardo Gonzalez, confirmant la responsabilité de l’armée malienne et des mercenaires de Wagner dans plusieurs attaques contre des civils dans l’Azawad et le centre du pays, y compris des raids aériens aveugles ayant fait des dizaines de victimes. Le rapport mentionne des attaques similaires à Tinzawatène (Kidal) le 25 août 2024, à Inadjatfane (Tombouctou) le 21 octobre 2024, et à Zarho (Tombouctou) le 14 septembre 2024, ayant toutes causé des pertes civiles, y compris parmi des enfants.
Dans un rapport publié en décembre 2024, l’organisation Human Rights Watch a également documenté l’assassinat délibéré de 32 civils par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner depuis mai 2024, dont sept lors de frappes de drones, ainsi que l’incendie de plus de 100 maisons et la disparition forcée de quatre personnes lors d’opérations militaires visant des villes et villages du centre du Mali et de l’Azawad.
Un appel à la communauté internationale : Jusqu’à quand ce silence ?
Face à l’intensification des attaques contre les civils, il est urgent que la communauté internationale agisse de manière décisive pour traduire en justice les responsables de ces crimes. Les organisations de défense des droits de l’homme et les gouvernements doivent faire pression sur les autorités maliennes pour qu’elles cessent de prendre pour cible les civils et ouvrent des enquêtes transparentes afin d’empêcher la répétition de telles violations. La mise en place de mécanismes internationaux de protection et d’aide humanitaire pour les victimes et les survivants est également une nécessité absolue.
La poursuite de ces crimes en toute impunité ne menace pas seulement la vie des innocents, mais aggrave également la crise humanitaire et attise le conflit, imposant à la communauté internationale une responsabilité morale et politique d’intervenir pour mettre fin à ces violations effroyables.