
La région de Gao, dans l’Azawad, a été le théâtre d’une attaque sanglante ce mardi matin 6 mai 2025, après que des combattants de l’État islamique au Sahel (EI-S) ont lancé une attaque surprise contre un camp appartenant à la milice du général El Hadj Gamou, près de la zone d’Intahaka.
Selon des sources locales, les éléments de l’organisation ont réussi à prendre le contrôle total du poste militaire ciblé, causant la mort de quatre miliciens et faisant plusieurs blessés. Deux véhicules ont été saisis et d’autres détruits.
Dans une tentative de soutien, des véhicules militaires de la milice ont quitté Intahaka pour se diriger vers le lieu de l’attaque afin de porter assistance aux forces attaquées.
Une frappe de Fama contre les milices de Gamou

Mais la situation a pris une tournure catastrophique lorsqu’un hélicoptère de l’armée malienne, venu de Gao, est intervenu et a bombardé les véhicules de la milice en route depuis Intahaka, venus en renfort. Le bombardement les a complètement détruits, tuant et blessant tous leurs occupants.


Cette opération s’inscrit dans le contexte d’une escalade continue entre des milices soutenues par Bamako et l’organisation EI-S, un conflit qui a commencé en 2016 et s’est intensifié de manière inédite en 2022, lorsque l’EI-GS a mené des attaques coordonnées contre les sièges des mouvements GATIA et MSA dans les régions de Gao et de Ménaka, en dehors des grandes villes. Ces attaques ont causé la mort de milliers de civils et le déplacement de dizaines de villages vers le Niger et l’Algérie, ainsi que le contrôle total de tous les cercles de la région de Ménaka et d’autres zones dans la région de Gao, comme Talatayt.
La dernière attaque illustre la détérioration continue de la sécurité dans l’Azawad et soulève des questions sur la coordination des opérations militaires entre l’armée malienne et ses milices locales, ainsi que sur la distinction entre les milices et les groupes jihadistes.