Dans le cadre du retrait de la MINUSMA conformément à la résolution 2690 par laquelle le conseil de sécurité des Nations Unies mettait fin au mandat de la Mission, un plan de retrait a été élaboré avec les autorités maliennes afin de faciliter celui-ci de façon ordonnée en mettant en avant la sécurité du personnel des nations unies.
Cette résolution qui prévoyait une forme de responsabilisation des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui souligne qu’il est au cœur de l’instauration d’une paix durable au Mali.
Constatons :
La dégradation de la situation sécuritaire par la reprise des hostilités entre les Fama et le cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) ;
L’implication des puissances étrangères comme la Russie, la Turquie, l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso dans un conflit interne en déphasage avec toutes les conventions internationales et sous-régionales.
Les puissances étrangères citées, ont été invitées par une junte en quête de pouvoir et de reconnaissance sur la scène internationale.
La Russie, à travers sa milice Wagner reconnue sur le plan mondial pour ses atteintes graves aux droits humains et l’utilisation des pratiques non conventionnelles dont les premières victimes ont toujours été les populations civiles. Les exemples de Ber, d’Ersan, de Foita, de Goundam, de Tabankorte, de Tarkint, pour ne citer que ceux-ci en sont la parfaite illustration.
La société Wagner recrutée par la junte au pouvoir sur le contribuable malien, et considérée d’ailleurs par plusieurs pays du monde comme organisation terroriste, utilise les emprises de la MINUSMA dans le cadre de son retrait pour prendre position sous le regard impuissant de la communauté internationale ;
La Turquie, à travers sa société BAYRAK utilise ses technologies pour rendre service à une armée supposée régulière qui s’attaque régulièrement aux paisibles populations sans défense, rendant ainsi la Turquie, pays ami, réputé pour son soutien aux musulmans et à l’Islam, complice d’un génocide contre nos communautés ;
Le Burkina Faso et le Niger, pays frontaliers directes, avec lesquels nous partageons une géographie et une histoire commune qui précèdent la colonisation et la délimitation des frontières se sont engagés dans une alliance avec le Mali pour le seul objectif d’empêcher l’acquisition de nos droits les plus fondamentaux garanties par la charte des droits de l’homme et des peuples dont ils sont signataires.
L’Algérie, pays traditionnellement reconnu comme médiateur dans les crises sahélo-saharienne depuis les indépendances a montré ses limites par ses prises de positions qui ne répondent à aucune valeur sociale, culturelle, historique encore moins environnementale.
D’abord, l’Algérie à travers ses régimes successifs ne connait pas le sens de la fraternité et ne reconnait pas à nos communautés leur participation au soutien à l’autodétermination du peuple Algérien lors de l’acquisition de son indépendance.
Depuis 1963 à nos jours, l’Algérie a soutenu le Mali contre nos luttes légitimes par :
Le refus de l’exil politique à nos leaders de 1963 ;
Le refus du statut de réfugiés à nos communautés ;
Le soutien par les équipements, les armes et des munitions à l’armée malienne ;
La complicité dans la dévalorisation des accords signés en 1991, 1992, 2006 et 2015 par des manœuvres subversives et des intimidations ;
L’utilisation de son espace et de ses avions pour le transport de la milice Wagner dont le cas le plus récent est celui de Tessalit lors de l’acheminement de celle-ci avant le départ du contingent tchadien de la MINUSMA ;
Demandons :
Aux organisations humanitaires de diligenter des actions rapides en faveur des populations déplacées, meurtries et victimes d’une crise multisectorielle ;
Aux organismes de défense et de protection des droits de l’homme d’organiser des missions d’enquêtes et de soutien aux victimes d’exactions commises par la milice Wagner et ses locataires ;
A la MINUSMA, dans le cadre de son retrait de Kidal-ville, de rétrocéder l’emprise aux autorités locales (Sous-préfet, Maire, autorités intérimaires, société civile ou aux légitimités traditionnelles) conformément aux procédures en la matière et ne pas tomber dans le jeu populiste de la junte au pouvoir comme ce fut le cas à Ber.
Cette approche va amoindrir les risques d’affrontement entre les acteurs armés et limiter les dommages collatéraux sur les civils.
Décidons :
D’organiser un sit-in permanent à l’aérodrome de Kidal pour empêcher tout atterrissage d’avions autres que ceux impliqués dans le processus de retrait de la MINUSMA ;
D’accompagner la MINUSMA et faciliter son retrait à hauteur de la qualité de la collaboration entre les communautés et la mission onusienne ;
Kidal, le 24 Octobre 2023
LE MEETING