
Le retrait des forces françaises du Mali aura un «impact» pour la mission de l’ONU dans ce pays, qui fera le nécessaire pour «s’adapter», a indiqué son porte-parole Olivier Salgado jeudi 17 février.«Il y aura forcément un impact», a-t-il dit à l’AFP. Cet impact «est actuellement à l’étude», a-t-il ajouté. «Nous prendrons les dispositions nécessaires pour nous adapter au nouveau contexte en vue de pouvoir poursuivre la mise en œuvre de notre mandat», a-t-il dit. Olivier Salgado a invoqué le «rôle spécifique et complémentaire que joue (l’opération antidjihadiste française) Barkhane dans la lutte contre le terrorisme et de l’appui in extremis que cette opération nous apporte». Olivier Salgado faisait référence à l’autorisation, donnée par la résolution du Conseil de sécurité portant mandat de la Minusma. Elle permet aux forces françaises d’intervenir en appui des Casques bleus «en cas de menace grave et imminente
Des discussions entre membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont débuté récemment sur l’avenir de la mission de casques bleus de l’ONU au Mali, bénéficiaire d’un important soutien des opérations française « Barkhane » et européenne « Takuba » qui sont en voie de s’achever dans ce pays.La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est l’une des missions de paix les plus importantes de l’ONU dans le monde et la plus meurtrière pour ses casques bleus, dont 154 ont été tués par des « actes hostiles ». Composée de près de 15 000 militaires et policiers, elle est dotée d’un budget annuel de plus de 1,2 milliard de dollars (1 milliard d’euros).Une fin au Mali des opérations « Barkhane » et « Takuba », sous la pression de la junte au pouvoir à Bamako qui veut privilégier une coopération avec la Russie, pourrait entraîner des départs à moyen terme de contingents européens (Angleterre, Allemagne, notamment) qui contribuent jusqu’à présent à la Minusma, selon des diplomates.« L’arrivée du groupe [paramilitaire russe] Wagner couplée à un retrait de “Barkhane” mettra probablement nos troupes en danger », estime un diplomate occidental dont le pays fournit des militaires à la Minusma. « La sécurité de nos troupes et, par conséquent, leur capacité à opérer, sont essentielles », ajoute cette source sous couvert de l’anonymat, en confirmant à l’AFP le lancement de discussions à New York.« Dépendance évidente »« Le retrait de “Barkhane” va avoir un impact sur la Minusma et sur la force G5 Sahel », abonde un ambassadeur africain à l’ONU, demandant aussi à ne pas être identifié. Selon lui, « il y a des missions conjointes entre “Barkhane” et Minusma ».Pour l’Allemagne, le sort de ses 1 100 casques bleus autorisés au Mali (actuellement au nombre de 539, selon l’ONU) sera décidé en mai par le Parlement. La participation du Royaume-Uni, qui avait consacré un retour de Londres dans les opérations de paix onusiennes après une longue absence, est de 300 casques bleus possibles (dont 255 sur le terrain actuellement).