Le Collectif Sahara/Sahel pour la défense des droits humains a vivement condamné dans une déclaration datée du 19 avril 2025 la décision du Fonds monétaire international (FMI) d’accorder un financement d’urgence de 129 millions de dollars au régime malien, qu’il accuse de perpétrer des crimes graves contre les populations civiles, notamment dans les régions du Macina et en Azawad.
Dans sa déclaration, le collectif déplore que cette aide financière, présentée comme un soutien à la stabilité économique et à la résilience face aux catastrophes naturelles, soit en réalité un appui direct à une junte militaire autoritaire, dirigée par le colonel Assimi Goïta. Selon le collectif, ce régime s’est rendu coupable de nombreuses exactions contre les populations peules, touarègues et maures : arrestations arbitraires, disparitions forcées, exécutions sommaires, viols et déplacements forcés.
Le collectif dénonce également l’usage massif de la force par les Forces armées maliennes (FAMA), appuyées par des mercenaires russes issus de l’ancienne milice Wagner et utilisant des drones turcs pour mener des attaques dans les zones minières du nord. Ces opérations, selon la déclaration, visent principalement les civils, et non les groupes armés djihadistes qui continuent pourtant de menacer la capitale malienne.
En remettant en cause les fondements mêmes de l’action du FMI, censé promouvoir la stabilité et le bien-être économique, le Collectif Sahara/Sahel accuse l’institution internationale d’ignorer volontairement les conséquences humaines de son soutien financier. Il souligne que les notions de développement ne peuvent avoir de sens lorsqu’elles contribuent indirectement à financer la répression, la terreur et les violations des droits humains.
Le collectif appelle donc le FMI à reconsidérer son soutien au régime malien tant que celui-ci continuera à mener une guerre contre sa propre population, et exhorte la communauté internationale à ne pas rester silencieuse face à cette tragédie humanitaire en cours dans l’Azawad.
pillage des biens de la population à Boghassa-kidal par Wagner en juillet 2024
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